Moment de calme

Nombre de messages : 6 Age : 37 Date d'inscription : 28/08/2008

En fin de journée, tout était calme dans la petite ville d'Achilty. Le soleil qui commençait lui aussi à fatiguer faiblissait et sa chaude lumière dorée refroidissait en passant à l'orange pâle. Un vent frais caressait et faisait danser les brindilles d'herbes. Le silence et l'immobilisme du petit parc déserté était comme si personne ne l'avait jamais connu, comme s'il n'avait encore jamais été foulé du pied par un être humain.

Le bruit d'une puissante moto déchirait le silencieux havre de paix. Elle ralentissait comme si elle voulait essayer de ne pas troubler l'harmonie de l'endroit et écouter son silence. Elle s'arrêta doucement près d'un banc et calmement, la silhouette couchée de Marvin Wallace se redressa de l'engin, il descendit et marchait d'un pas lent vers le banc qui semblait l'appeler.

Il s'assoit au milieu, alluma son I pod en prenant bien soin de choisir ce qu'il allait écouter et entendit ses bras d'une part et d'autre de ça place réservé. Sans dire un mot, il pensa que cet endroit allait vite devenir un de c'est lieux favoris dans cette petite ville. Regardant le ciel il essayait de mettre en place ses idées et faisait son programme du lendemain. Finalement après avoir fait le trie de tout ce qui lui passait par la tête, il lâcha un long soupir comme si on venait de lui énoncer un problème impossible à résoudre. Un léger bruit de gravillon apparaissait derrière lui, ne voulant pas bouger pour voir ce que c'était il n'y prêta pas attention et continuait à regarder le ciel en ne pensant à rien.

Une fois n’était pas coutume, William avait gentiment demandé à Mòrag de s’occuper de ses deux adorables monstres. Il avait une journée chargée à la distillerie et Meghan avait répliqué qu’une multitude de rendez-vous importants, impossibles à déplacer l'attendaient.
Bien sûr, la jeune MacIan accepta immédiatement la requête de son frère, surtout qu’elle ne pouvait pas vraiment refuser prétextant une surcharge de travail. William veillait à tout dans leur entreprise, il savait parfaitement quand sa petite sœur avait des rendez-vous ou non.

Par ailleurs, il était rare qu’elle refuse une journée en compagnie de ces enfants. Elle était leur tante, celle qui était là pour s’amuser avec eux. Elle aimait leur faire plaisir et appréciait les moments avec eux.

Après qu’Aileen ait terminé sa leçon de piano, elle décida de les entraîner au parc. Coll n’avait pas eu sa dose quotidienne de sport, il commençait à devenir légèrement turbulent. Sur le chemin qui les séparait du parc, elle répondit gaiement à leurs innombrables questions aussi décousues les unes que les autres. Leur trajet fut aussi ralenti par les nombreuses fois où ils devaient s’arrêter pour que Coll puisse récupérer son ballon qu’il avait du mal à contrôler. Puis à un moment, l’attention du garçon fut légèrement détournée :

- Waouh, Mòrag, (elle avait formellement interdit à ses neveux de l'appeler Tatie ^^) tu crois que je peux monter dessus ???

Mòrag ne voyait pas de quoi parler Coll mais elle ne tarda à comprendre. Le garçon pointait du doigt une énorme moto. Sans même attendre la réponse et en oubliant son ballon, il courut vers la machine immédiatement suivi par sa sœur qui lui criait de l’attendre. Mòrag, quant à elle, continua tranquillement sa marche en se dirigeant vers les deux gamins.

Quand Coll était à la hauteur du propriétaire de la moto, il fit un regard à moitié timide, à moitié taquin et avec un sourire manipulateur, il s’adressa au jeune homme :

- Elle est jolie la moto, elle est à vous, monsieur ??

Quand le garçon avait tout juste fini sa question que Mòrag arriva derrière lui. Elle sourit à son tour à l’homme paisiblement installé sur le banc et réitéra la question:

- Oui c’est vrai ça, elle est à vous la jolie moto ??

Mòrag n’avait jamais eu de mal à aborder les hommes, c’était comme un de ses passe-temps. Elle avait utilisé un ton ironique comme si c’était une vieille connaissance avec qui elle plaisantait. A vrai dire, elle ne savait même qui il était.

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Malgré les bruits de pas suspectés, Marvin fut surpris qu'un petit groupe d'inconnus vienne lui passer une visite tardive. Il bascula sa tête en arrière sans bouger d'autres parties de son corps, il les fixa en marquant un temps de pose maladroit pour scruter ses interlocuteurs. D'un bond, il se leva de son banc et répondit à l'enfant en se mettant à sa taille :

Oui bien sûr, c'est ma jolie moto, tu peux monter dessus si ta maman est d'accord.

Il tourna sa tête vers la jeune fille qu'il venait de vieillir comme pour tester sa réaction et à quoi elle ressemblait. Il se demanda qui pouvait être cette gardienne d'enfants, il ne l'avait jamais vu, elle avait l'air d'avoir son âge. Il n'oubliait que très rarement les visages et était sûr de se souvenir ce celui-là. Sans vraiment faire attention à ce qu'elle allait répondre, il était tellement amusé qu'un petit garçon vient le questionner sans aucune hésitation qu'il le prit sous les aisselles et l'assis sur la moto.

Cà va tu n'as pas trop le vertige en haut ?

Dit-il d'une voix enjouée, comme s'il avait retrouvé l'âge du petit qu'il venait de hisser sur son destrier. Il lui prit délicatement les mains et les posa sur le guidon et faisait semblant de mettre les gaz en imitant les sons du moteur. Il le laissa ensuite faire quand pensa qu'il prennait les choses bien en main et se tourna de nouveau vers la jeune fille en gardant une main derrière le dos du petit pour éviter une glissade inattendue.

Bonsoir, je m'appelle Marvin, enchanté de faire votre connaissance, moi qui pensait être sur une ile déserte vous m'avez surpris. Vous habitez dans le coin ?

Lui qui était plutôt de nature timide et réservé il s'étonna lui-même de ce qu'il avait pût dire. Comme pour se cacher d'une éventuelle réponse, il se retourna vers le garçon amusé en se remémorant sa stupide phrase.

Tout indiquait que le jeune homme cherchait à être tranquille. Il ne bougea quasiment même pas, quand les enfants se ruèrent vers lui. Un air de nonchalance dominait dans son attitude jusqu’à ce que Coll s’adresse à lui. Dès ce moment, il semblait comme amusé de son jeune interlocuteur. Sans même porter attention à Mòrag, il répondit à l’enfant. À l’instant même où il désigna Mòrag comme maman des deux enfants, la seule réaction de la jeune MacIan fut d’arquer ses sourcils. Bien qu’elle avait largement l’âge d’avoir des enfants, elle prenait ça comme une insulte mais même avant qu’elle ne réagisse, Coll prit sa défense :

- C’est pas ma maman , c’est Mòrag !!!

Sur quoi Mòrag finit par retrouver son sourire devant la naïveté de son défenseur. Elle ne manifesta aucune protestation quand il attrapa Coll pour le placer sur la moto. A la question du motard, il chercha à montrer que malgré sa taille c’était un grand garçon

- Non non, c’est même pas haut

Mòrag observa, très amusée, la scène au même titre que Aileen qui se tenait sagement à coté de sa tante. Quand la simulation de course s’acheva, Coll était loin d’en avoir eu assez et en réclama davantage :

- Et maintenant on peut faire un vrai tour ???

Cette fois ci, Mòrag ne laissa pas l’opportunité au jeune homme de répondre

- Non tu en as déjà eu assez, par contre je crois que que tu as laissé un ballon à l’abandon quelque part là bas… et si tu allais le récupérer ?
- D’accord

Aidé de Mòrag, il se glissa à terre. Avant de s’éloigner, il se tourna vers le motard :

- Merci monsieur, c’est la moto la plus cool que j’ai vu !

Il s’éloigna immédiatement à la recherche de sa balle alors que le jeune homme se présenta enfin à Mòrag. Marvin puisque c’est ainsi qu’il s’appelait, semblait ne pas savoir qui était Mòrag. En général, à Achilty tout le monde savait qui elle était. Elle sourit à sa remarque sur l’île déserte… Achilty était certes une petite ville, mais cela n’était pas aussi inhabité que cela.

- Comme l'a très bien dit mon neveu, je suis Mòrag. Et apparemment, vous êtes nouveau içi. En général tout ceux qui vivent ici, savent qui je suis …

Elle se vantait légèrement de sa situation, mais au final, elle appréciait le fait qu’il ne sache pas encore qui elle était. Au moins il n’avait pas encore eu à faire aux nombreuses mauvaises langues d'Achilty qui avaient parfois du mal à se retenir.